Le Multivers

Le Multivers

Thunderbolts4

Retrouvez Shadow dans sa série éponyme

 

4ème épisode : Les ombres et les clairs 2ème partie


- « Tu en as un de ces culots de nous passer un coup de fil » vocifère l’agent Sitwell du Shield au téléphone.
- « Je ne cherche pas à vous narguer. Je veux passer un deal. »
- « Tu n’auras rien ! »
- « On est tous restés ensembles. On se fait appeler les Thunderbolts. Je peux vous les donner… TOUS. »
- « Tu veux combien ? »
- « L’amnistie complète. »
- « C’est impossible ! »
- « Réfléchissez bien ! » répond l’interlocuteur mystérieux avant de raccrocher dans un délai trop court pour que son appel puisse être localisé.

***
Un groupe de quarantaines d’étudiants sont réunis sur la pelouse du Campus pour une réunion consacrée à la défense de l’environnement.
Parmi eux, on retrouve Marie Hecker et Harry Weldman (voir Shadow 2).
Des flambeaux ont été disposés sur tout le pourtour du terrain.
Les étudiants écologistes sont particulièrement excités. Un grand nombre d’entre eux portent un tee-shirt Green Peace.
Après le scandale de la pollution du lac par la société ChemCo (Shadow 2), de nouveaux combats doivent être menés.

Dans le ciel couvert, les nuages s’écartent rapidement pour laisser passer la lumière de la pleine lune.
Une bourrasque éteint les flambeaux.

Les voix se taisent. Le vent s’est apaisé. Ils regardent autour d’eux. L’atmosphère est étrange. Un évènement extraordinaire semble sur le point de se produire.
La corolle des fleurs s’ouvre en pleine nuit. Une germination accélérée permet aux jeunes plants de sortir de terre prématurément.
Les arbres affaissés depuis de nombreuses années se redressent fièrement.
Les animaux sortent de leur sommeil nocturne.

Jamais ces étudiants n’oublieront cette soirée. Ils ont embrassé la fibre écologique par instinct ou prise de conscience de la gravité de la situation ou pour s’opposer à leurs parents.
Mais maintenant ils ont compris, ils savent au tréfonds de leur âme pour quelle cause ils luttent.
Et soudain, ELLE se révèle. Elle paraît à la fois irréelle et pourtant si naturelle.
Rhéa semble flotter au ras du sol, ses pieds nus soutenus par les herbes.
Les mèches de ses cheveux multicolores sont portées par de petits moineaux.

Le cœur de Marie Hecker se serre. Une sensation de chaleur inonde son visage.
Harry Weldman pose un genou à terre. Ce qu’il vit intérieurement est trop beau, trop fort.
Les larmes lui monte aux yeux.

Tous vivent en harmonie la même communion, une forme de pur extase.
C’est le plus beau jour de leur vie !

Ils savent désormais qu’une frontière infranchissable les sépare désormais des autres, car ils sont les élus.

***

- « Allo ?! » dit une voix féminine
- « Je voudrai parler à Thomas. » dit le Casseur
- « Clay ? C’est toi ?! »
- « Oui. Tout ce que jeux c’est parler à notre fils. »
- « On m’a dit que tu serais neutralisé, qu’ils t’empêcheraient de passer un coup de téléphone. Tu n’es plus en prison ? Tu t’es échappé ? Comment oses-tu téléphoner pour me tourmenter ?! »
- « Mon fils doit savoir que je l’aime. C’est tout ce qui compte pour moi »

L’ex-femme du Casseur interrompt la communication téléphonique.

Le Casseur est furieux. Le jeune homme qui lui a tendu son portable tremble comme une feuille.
Le Casseur serrent les dents et les poings et s’apprête à… lorsqu’il aperçoit une fumée épaisse plus loin qui s’élève dans la nuit.

***


Codex appelle Shadow.

- « Tu te souviens du professeur de physique de Bekenstein ? »
- « Le professeur qui a disparu il y a quelques semaines ? C’était un prof de la faculté de Dane. » répond Shadow.
- « Eh bien figure-toi que deux individus se sont introduits dans son manoir qui avait été fermé et scellé par la police. Un des deux porte un casque et une cotte de maille médiévale et l’autre je n’ai pas pu l’identifier. La caméra n’a pas filmé son visage. »
- « Il est possible qu’ils fassent partie de la bande qui retient Dane. Il faut que j’aille le vérifier. »
- « Et si… Dane trempe volontairement dans des magouilles illégales. Que vas-tu faire ? »
- « Je… Je ne sais pas »

La question de Codex laisse Shadow perplexe.
Il s’est juré de défendre en toute circonstance la justice, mais jamais il n’avait envisagé se retrouver contre un ami.
Il secoue la tête. Dane ne peut pas volontairement commettre des actes répréhensibles.
Ce n’est pas sa nature et il est trop jouette, immature, pour jouer au gangster pur et dur.
Non, il y a autre chose.

Shadow sort de ses pensées alors qu’il arrive en vue du manoir dont Colin lui a communiqué l’adresse.

Shadow choisit de prendre à revers ses adversaires en pénétrant dans la bâtisse par l’étage supérieur. Il force une fenêtre le plus silencieusement possible. Il perçoit une présence au rez-de-chaussée. Il descend doucement l’escalier lorsqu’un rayon d’énergie jaillit.

Le chevalier noir vient de découvrir, par pur hasard, la présence de Shadow.
Paniqué, il a utilisé par réflexe son épée.
Shadow se laisse tomber en effectuant un roulé boulé pour descendre l’escalier.

Le chevalier noir vient de reconnaître l’intrus. Shadow, un justicier comme lui…
Shadow profite de la confusion de son adversaire pour envoyer son rayon transperçant pour fendre l’épée, voire la désintégrer.
Etonnamment celle-ci résiste et répercute le rayon que Shadow évite de justesse.

Le chevalier noir se voit obligé de se défendre et essaye de projeter un rayon glacé destiné à envelopper le corps de Shadow d’une gangue de glace.
Mais ce dernier est plus rapide. Il court vers une table, la renverse et se réfugie derrière elle, s’en servant comme d’un bouclier.
La table s’enveloppe d’une couche de glace.
Shadow se relève prestement pour projeter cette fois-ci au moyen de son aura une bombe pour provoquer une explosion peu puissante qui vient percuter de plein fouet le chevalier.

Son adversaire est sonné et s’effondre, mais sa cotte de maille a absorbé la plus grande partie de l’impact. L’épée a quitté ses mains. Le chevalier s’efforce de ramper vers elle.

Shadow le rattrape et pose son pied droit sur la lame.
Le chevalier se redresse furieux.

- « Rends-moi mon épée d’ébène ! »
- « C’est trop dangereux. Tu pourrais te couper avec en voulant te raser. » le raille Shadow.

Une colère noire anime le chevalier qui se précipite sur Shadow. Celui-ci le cueille d’une droite dont l’effet est atténué par le casque. Il décide alors de priver le chevalier de son heaume protecteur, révélant ainsi…

- « Dane Whitman ! » s’écrie Shadow, héberlué.
- « Vous… Tu… me connais ? »
- « Tu étais porté disparu. Je te cherchais » répond Shadow sans se trahir. « Tu as des amis qui s’inquiètent. Que vais-je devoir leur révéler ? Que leur ami a tourné au super-vilain et pille les manoirs tel un vulgaire cambrioleur. »
- « Il n’y a qu’un seul intrus ici et c’est vous » dit le Professeur Bekenstein qui fait son apparition dans la pièce. « Mais c’est trop tard, j’ai détruit le disque dur. Vous ne me volerez pas le fruit de mes recherches. Vous pouvez dire à vos amis du Shield qu’ils aillent… »
- « Je ne travaille pas pour le Shield » le coupe Shadow.
- « Ecoutez » reprend Dane Whitman « Je ne suis pas un vilain. Je suis un héros. J’ai découvert cette épée magique par hasard. Et je m’en sers pour faire le bien. »

Shadow sens que le Chevalier noir dit la vérité. L’allusion à l’épée magique le plonge dans ses souvenirs.

***

C’était il y a plusieurs semaines.
Il faisait beau, Belziane et Dane marchaient vers la boutique de Hans Grüber, mêlant antiquité et bric-à-brac dans un grand désordre de la cave au grenier.

- « Tu devrais laisser tomber. Ce n’est pas une fille pour toi. » dit Belziane.
- « Pourquoi ? J’ai de l’ambition. Et Alice Wonder c’est le haut du panier. » répond Dane.
- « Elle est trop superficielle. Les geeks comme toi ce n’est pas son genre. Son truc ce sont les musculeux avec une Mastercard à la place du cerveau. Bon qu’est-ce qu’on fout ici ? »
- « Geek ? Pffft Pour me démarquer des autres zozos, j’ai pensé que tu pourrais m’aider à dénicher une antiquité qui a de la valeur chez le vieil Hans. »
- « La dernière fois que je suis venu ici, j’en suis ressorti avec plein de toiles d’araignée et de poussières. Un très mauvais souvenir... »
- « Ce jour là, tu avais quand même déniché un tambour virginien authentique. »
- « Phrygien… Et c’était un coup de chance. N’espère pas trouver un tel trésor dans ce capharnaüm. »
- « Je cherche juste un truc sympa, un bijoux original qui ne soit pas du toc. D’où ta présence comme expert. »

Les deux copains déambulent dans l’échoppe, chacun de son côté. La boutique est une maison entière reconvertie en bazar où s’entasse divers objets hétéroclites sans ordre apparent.
Alors que Belziane examine un vase d’origine orientale ayant mystérieusement résisté à la casse, Dane lui dit qu’il va examiner la pièce du fond.
Après un examen minutieux, Belziane en conclut qu’il s’agit d’un vase récent imitant ceux de la dynastie Ming. Belziane repose le vase et tourne la tête constatant qu’il n’y a pas de pièce du fond. Il y a juste, contre le mur du fond, un grand miroir de la dimension d’une porte reflétant la pièce dans laquelle il se trouve. Il cherche Dane des yeux et ne le trouve pas. Belziane quitte la pièce pour le chercher dans les pièces adjacentes sans succès jusqu’à ce que Dane le rejoigne, d’on ne sait où, avec un fourreau, tout excité.

« Il a plein de brols en double dans le fond. Mais regarde ce que j’ai trouvé ! ».

Belziane examine attentivement le fourreau.

« Hmm les inscriptions son celtes. Il s’agit vraisemblablement du fourreau d’une épée celtique cladio en fer de La Tène. L’épée devait faire environ 95 cm pour un poids de 900 grammes. Le fourreau devait être fixé à la ceinture par une chaîne spéciale ou avec des lanières. »

« Cool. C’est vraiment chouette ». Les yeux de Dane brillent.

« Oui c’est un bel objet mais sans son épée, sa valeur est très relative. Et puis ce n’est pas un bijou. Tu ne veux quand même pas offrir ça à Alice Wonder. »

« Qui te parle de cette blondasse. Je le garde pour moi. Si cette femme ne me l’avait pas indiquée du doigt... » répond Dane avec convoitise.

« Quelle femme ? » demande Belziane de plus en plus intrigué par la fascination de Dane pour le fourreau.

« Une belle dame habillée d’une robe style médiévale. Longs cheveux noirs brillants nattés. Elle devait certainement chercher quelque chose pour compléter son déguisement. »

Belziane regarde dans la pièce, il ne voit personne correspondant à cette description.
Il est de plus en plus interloqué par le comportement étrange de Dane mais il n’a le temps de s’interroger car le vibreur de son biper se met discrètement en action. Colin l’appelle. L’aide de Shadow est certainement requise ailleurs. Il va falloir trouver une excuse pour s’éclipser.
Mais Belziane n’a aucune peine à prétexter un rendez-vous bidon tant Dane est obnubilé par le fourreau. Belziane s’est dit qu’il aurait le temps d’enquêter sur ce fourreau après sa mission. C’est la dernière fois qu’il vit Dane jusqu’à ce jour…

***

Pendant qu’il se remémore ces souvenirs, Dane explique avoir été mis en prison par erreur et s’être évadé avec d’autres surhumains.

« Des surhumains pas forcément recommandables. J’en ai croisé un. Tu ferais mieux de rompre les ponts avec eux. » dit Shadow.

« Au sein de leur groupe, je peux les surveiller et Chance, notre chef, m’a promis de résoudre… » répond Dane avant d’être coupé par l’arrivée impromptue d’un nouvel acteur.

« On parle de moi » dit Luke Chance qui fait tranquillement irruption dans la pièce, un pistolet semi-automatique en main, plus précisément un Desert Eagle.

« Ne faites pas cette tête. Ton appart étant vide chevalier, je me suis dit que j’aurai plus de chance chez notre deuxième chicagoans. Mais je vois que vous avez un invité avec lequel vous avez eu une rixe, le célèbre Shadow. »

« Désolé si vous n’êtes pas aussi célèbre. Vous voulez vraiment me menacer avec une simple arme à feu ? » dit tranquillement Shadow.

Luke Chance baisse son arme, retire le magasin et égrène les balles qui retombent sur le sol.
Il replace ensuite le chargeur et vise à nouveau Shadow.

« Il n’y a plus qu’une balle » dit calmement Luke Chance. « Tu peux faire ce que tu veux, un salto dans la direction que tu veux, plonger ou danser le sirtaki, tu n’esquiveras jamais cette balle ! Où que tu te places elle viendra se loger dans ton corps. Quoi que tu fasses, tu te trouveras sur la trajectoire de la balle. Ton cœur ou une autre région mortelle, peu importe où se trouve le défaut de ta cuirasse… la balle l’atteindra à coup sûr »

Luke Chance tourne la tête et vise désormais en aveugle.

« Je ne rate jamais ma cible. Question de chance… ».

Shadow évalue ces paroles. Il perçoit que Chance n’est pas fou et qu’il dit la vérité.
Mais au-delà de ce danger, Shadow perçoit également une menace extérieure imperceptible et lointaine qu’il ne peut évaluer.
La tension est à son comble. Un silence de mort règne. Les deux hommes se font face comme dans un duel.
Le Dr Berkenstein et Dane Whitman sont comme paralysés, tétanisés par la scène.

Luke Chance tire. La balle file de manière fulgurante, inéluctablement vers l’objectif de son impact.

***

Des flammes s’échappent d’un bar à la clientèle estudiantine. Des cris de détresse et des pleurs émanent de l’intérieur. Manifestement des clients sont coincés et prisonniers des flammes.

Le casseur rentre de la manière la plus rapide… à travers le mur de briques qui n’oppose aucune résistance à l’avancée du colosse.

A l’intérieur, règne la fumée et les flammes qui lèchent les poutres et qui recouvrent complètement le bar.
Il voit Elissa qui terrorise des étudiants, lançant de ses mains des traits de feu dans tous les sens avec le sourire.

« Espèce de cinglée. » pense le Casseur.

Il s’approche du groupe d’étudiants coincé dans un coin du bâtiment, la retraite coupée par les flammes. Le Casseur leur crée une brèche dans le mur, leur permettant de fuir.

Ensuite il s’adresse à Elissa d’un ton dur.
« A quoi tu joues ? »

« Ils ont voulu me droguer et faire de moi leur esclave sexuel. Je veux bien m’amuser mais c’est à mes conditions ! Ma physiologie de mutante a empêché que leurs drogues fassent pleinement leur effet. Ils étaient tout feu, tout flamme. Alors je leur ai donné de quoi chauffer leurs ardeurs ».
Et elle éclate de rire en titubant, manifestement encore sous l’emprise d’une drogue.

« Bon on ferait mieux de décamper » dit le Casseur.

***

La balle propulsée par l’arme de Luke Chance est évitée par Shadow, sort par la fenêtre, et continue sa course sur 200 mètre avant de frôler la tempe de Lazer qui s’écroule.

Celui-ci s’était libéré facilement du câble de Shadow, le justicier ignorant l’existence de ses pouvoirs.
Une milliseconde avant de s’écrouler, Lazer tenait une paire de jumelle maintenue devant ses yeux de la main gauche en la braquant sur le dos de Shadow et l’index de la main droite était tendu vers le justicier, prêt à tirer.

***

Plus tard, nous retrouvons Belziane et Colin, attablés à la cafétéria du campus. Ils laissent un groupe d’étudiants s’éloigner de leur table avant de poursuivre leur conversation.

- « Après m’avoir tiré dessus, le danger insidieux que j’avait perçu s’est totalement évanoui. D’un coup la tension est retombée. Le chevalier noir… Dane… a utilisé son épée magique pour leur ouvrir un passage. »
- « Alors tu les as laissé partir.»
- « Dane a fait son choix. Le professeur Bekenstein n’est pas une crapule mais une victime. Luke Chance est plus difficile à cerner, il peut basculer d’un côté comme de l’autre. Je pensais le plus dangereux neutralisé mais il a pu s’échapper. Quant aux autres je ne les a pas rencontrés.»
- « Dane Whitman… un super-héros ! ».

Colin éclate de rire. Belziane reste sombre.

- « Il y a quelque chose qui te tourmente… » dit Colin qui connaît bien son ami.
- « Je me sens responsable pour Dane. J’aurai pu l’empêcher d’acheter cette épée. On aurait pu l’analyser… »
- « C’était un fourreau, tu ne pouvait pas deviner qu’une épée apparaîtrait ensuite par magie. Ne t’inquiète pas. Dane fera un bon justicier… quand il aura mûri. » répond malicieusement Colin.
- « Je suis inquiet. C’était bien notre Dane. Mais quand il a repris cette épée, qu’il a ouvert le passage… Son aura… Ce n’était plus lui. »
- « Oh. Qu’est-ce que tu sais de cette épée ? »
- « Pas grand-chose. Elle est très ancienne, d’origine celtique, arthurienne même. Il l’a appelée épée d’Ebène. Or le manche de l’épée n’est pas en bois d’ébène. Cela m’a turlupiné et, à force de cogiter, j’ai trouvé. C’est certainement Hans Grüber, le vendeur, qui l’a appelé ainsi. Tu comprends ce que cela signifie… »

Colin connaît bien cette boutique et son propriétaire. Il conçoit immédiatement ce que veut dire son ami.

« Dane s’est fourvoyé. Malgré les nombreuses années de résidences ici, Hans Grüber ne s’est jamais départi de son accent très particulier. L’éBée d’éBène… l’épée des Peines. »


14/03/2010
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