Le Multivers

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SJ 3: Brûlures (3)

Street Justice #3

Auteur : Kaully

Brûlures (partie 3) : Rage



Deux jours étaient passés depuis son réveil. Deux jours à se morfondre et à être en colère contre l’humanité toute entière. Elle était maintenant seul sans sa chambre d’hôpital, elle ne désirait plus avoir la compagnie de sa famille. Ils souffraient de la voir ainsi, aussi bien les chasser et les laisser faire leur deuil. Allison Rosdale était morte dans l’incendie de l’entrepôt, en même temps que Michael Debrowski. Ce qui restait de la fille gentille et serviable s’était rapidement transformé en haine et en colère.

Quelqu’un cogna à la porte. Allison regarda l’horloge, il était 21h30. Les heures de visites étaient depuis longtemps terminées. Elle prit la télécommande de son téléviseur et coupa le son tandis que la porte s’ouvrait pour laisser place à son chef de police, Roger Camallari. Un vieil homme à la carrure banal. Ses yeux vert plongèrent vers le sol lorsqu’il vit pour la première fois le visage de l’ex-policière. Il se racla la gorge en se frottant la moustache avant d’avancer, le visage toujours vers le sol.
-Agent Rosdale, dit-il comme simple salutation en levant la tête tentant de maquer son dégoût.
Allison ne répondit pas. Elle le fixait en silence.
-J’ai une bonne nouvelle, nous avons appréhendé un des suspects de l’incendie ChemCo.
Il semblait fier de lui dire cela alors qu’elle n’en avait foutrement rien à faire. Pourtant, quelque chose, une idée, apparut dans un coin sombre de son esprit. Elle tourna la tête vers le policier qui enleva sa veste pour prendre place dans le petit fauteuil. L’idée germa encore plus. Il allait continuer de parler, mais Allison se racla la gorge pour l’interrompre.
-Pourriez-vous aller me chercher de l’eau ?
-Mais bien sur Rosdale.
Le poisson mordit à l’hameçon. Camallari se leva et entra dans la salle de bain. Maintenant pleinement en forme, Allison sauta en dehors du lit en faisant le moins de bruit possible et fouilla prestement les poche du vieil homme. L’évier commença son chant tandis qu’elle fouilla la seconde poche et en sortie un trousseau de clé. Allison jeta un regard rapide vers la salle de bain et reporta son attention sur les clés. Elle savait exactement ce qu’elle cherchait. Une par une elle écarta les clés inutiles. L’évier cessa de chanter au moment ou Allison regagnait son lit à toute vitesse. Roger revint dans la pièce avec son verre d’eau, l’air triomphant et le déposa sur la table de chevet.
-Donc comme je disais, débuta le chef de police.
-Désolé Chef, mais je ne suis pas vraiment en état de discuté. Vous pourriez revenir une autre fois?
Le vieil homme parut offusquer, mais se résigna. Il quitta Allison en lui promettant que justice serait rendu.
-Oh oui, elle sera rendu…murmura Allison pour elle-même en regardant la clé qu’elle venait de dérobé au policier alors que ce dernier refermait la porte derrière lui.
Elle se leva et se dirigea vers l’armoire ou son frère avait prit soin d’y ranger quelques vêtements. Elle les enfila et quitta sa chambre.

* *
*


Sur le toit de l’immeuble en face, une silhouette en vêtement de combat noir observait la chambre de la jeune femme. Espionnant grâce à des jumelles, la personne avait tout vue du manège de la jeune femme et il se doutait bien de ce que l’ex-policière avait en tête. Se levant, la silhouette rangea les jumelles miniatures dans sa poche de pantalon et sauta du toit de l’immeuble de plusieurs dizaines d’étages sans demander son reste.

* *
*


Allison était maintenant habitée d’une rage qui augmentait à chaque seconde. Elle allait rendre justice à son partenaire décédé. Elle allait faire payer le mec que les autorités avaient en détention. Dans la rue, les gens la regardaient et s’écartait d’elle en baissant les yeux, ce qui ne faisait que mettre de l’huile sur le feu de sa rage. La lumière au coin de la rue vira au rouge et deux automobiles s’immobilisèrent. Allison se dirigea vers la première et fit le tour de celle-ci pour ouvrir la portière du conducteur.
-Qu’est-ce que … commença le conducteur frustré, mais il s’étouffa net lorsqu’il vit le visage de la jeune femme dans la lumière.
Elle l’empoigna par le collet et le propulsa dans la rue sans autre forme de procès avant de prendre sa place. Côté passager, une femme criait à s’époumoner. Allison se contenta de la frapper au visage d’un coup sec pour la faire taire. La femme tomba inconsciente. Allison ferma la porte et se dirigea vers le poste de police à toute allure en faisant crisser les pneus sur le pavé tandis que l’homme signalait le 911 sur son portable.

Vingt minutes plus tard, Allison garait la voiture dans le stationnement du poste de police. Un immeuble ayant vue de plus beau jour avec un immense terrassement constitué d’arbres et d’une immense plaque de granite indiquant : « Pour servir et protéger » séparant le stationnement de la rue moindrement passante. Elle sortit et se dirigea vers une des voitures de police qui venait de se stationner. Deux agents sortaient en rigolant, un café à la main. Sans aucune conscience, d’un pas décidé, Allison se dirigea directement sur le passager. Le conducteur allait lui parler, mais lorsqu’il put enfin voir le visage de la jeune femme, il recula en échappant son café. L’effet de terreur que sa peau carbonisé et déformé procurait au policier donnait un avantage certain à l’ex-policière. Elle saisit rapidement le pistolet du policier qui se trouvait dos à elle dans un geste rapide et précis. Surpris ce dernier baissa son regard vers son étui puis se retourna pour se prendre un coup de crosse dans le visage, s’écroulant par terre gémissant. Allison portant un second coup derrière la tête en visant la nuque, il cessa de bouger. Le conducteur avait maintenant repris ses sens en voyant l’attaque violente dont son compagnon venait d’être victime et sortait son arme. Il le braqua sur l’ex-policière en même temps qu’elle faisait la même chose vers lui.
-Déposez votre arme! cria le policier tremblant de peur.
Allison tremblait. Elle ne voulait pas tirer sur le pauvre policier, surtout qu’elle le connaissait, mais la colère, la rage, la haine, le désespoir, la tristesse, tous ses sentiments l’empêchait d’abandonner sa quête de vengeance. À l’intérieur du bâtiment, il y avait sa cible.
-Non, répondit-elle calmement
Elle baissa ensuite son arme vers le policier au sol.
-Vous, déposez votre arme ou votre collègue se prend une balle.
Le policier hésita, le bluff d’Allison semblait fonctionner. Il décida finalement de laisser tomber. Il déposa son arme au sol.
-Utilise ton pied pour l’envoyer vers moi.
L’agent de police s’exécuta en gardant les yeux rivé vers elle. Prenant l’arme, elle se dirigea vers lui. Il ferma les yeux tandis qu’elle l’assommait à son tour. Des passant observait la scène et certain, ironiquement, appelait déjà la police. Elle manquait de temps. Elle se pencha et fouilla rapidement le policier qui conduisait la voiture. Prenant les clés de la voiture elle déverrouilla le fusil à pompe tandis qu’elle glissait les deux révolvers dans sa ceinture. D’un geste rapide, elle vérifia qu’il était chargé et toujours d’un pas sur et décidé, elle monta les marches vers la porte principal du building, le fusil à pompe dans les mains.

* *
*


Dans la pénombre, l’homme tout de noir vêtue observait le manège de la jeune femme. Il ignorait si elle allait tuer les deux policiers, il se tenait donc sur le qui-vive, prêt à intervenir. Il fut ravi de la voir gravir les marches en laissant les deux hommes en vie. L’homme quitta sa cachette pour se diriger vers l’arrière du bâtiment de brique.

* *
*


Allison ouvrit la porte de vitre et entra dans le hall principal du poste de quartier. L’alerte n’était pas encore donnée et il n’y avait que quelques agents s’affairant à leurs dossiers, tous trop occupés pour la remarquer. L’homme responsable de l’accueil leva la tête avec un sourire chaleureux alors qu’elle s’approchait du comptoir. Sourire qui disparue bien vite à la vue du canon de son fusil à pompe qui était collé à son visage.
-Ouvre la porte du secteur de détention, ordonna Allison.
Le policier glissa la main sur le comptoir jusqu’à sa console et appuya, un bruit sec de verrou se fit entendre sur la droite.
-Merci, se contenta Allison avant de frapper l’homme de la crosse de son arme. Le nez en sang il s’écroula par terre tandis qu’Allison courait vers la porte. Des cris retentirent derrière elle. Elle les ignora, elle approchait de son but. Dans le hall, des policiers portèrent main forte au pauvre policier de l’accueil, d’autre dégainèrent leur pistolet et se lancèrent à la poursuite d’Allison. La porte se referma derrière elle et sans attendre elle se retourna pour faire feu dans le système électronique d’ouverture de la porte au calibre douze. Les policiers se heurtèrent à une porte maintenant impossible à ouvrir.
-Vite, la porte de sortie! Cria l’un d’eux tandis qu’il se dirigeait déjà vers l’extérieur, suivit des autres policiers.

Allison se retourna et un policier se tenait devant elle. Une jeune recrue à peine sortie de l’académie. Peut-être qu’il était seulement nerveux, mais il fut autant surpris qu’Allison lorsqu’il fit feu. La balle heurta la jeune femme avec un son étrange de métal frappant du métal. Elle ne broncha pas. Elle se contenta de baisser les yeux vers son torse où se trouvait maintenant un trou au niveau de l’abdomen, le métal de sa « veste pare-balle » ayant bloqué le projectile. Elle releva la tête et vit que le jeune homme tremblait et suait à grosses gouttes. Il était terrorisé. Allison s’avança vers lui et lui décocha un direct du poing droit. Elle courut jusqu’à la porte de sortie des prisonniers. La porte que les agents utilisaient pour transporter les criminels vers la cours de justices municipal. Elle glissa son fusil de façon à bloquer celle-ci. Elle revint sur ses pas en examinant chaque cellule. Elle ne connaissait pas l’identité du brigand, mais heureusement pour elle, il n’y avait pas grand monde de présent. Une jeune fille, clairement une prostituée et un jeune homme. Les deux étaient collés contre le mur de leur cellule, terrorisé. Ils étaient tous les deux témoins du coup de feu de la jeune recrue qui gisait maintenant par terre. Aucun homme au monde n’aurait dut se tenir debout après une blessure pareil, mais elle n’était pas normal, c’était un monstre. Son visage et sa peau tordue, noircie augmentant de beaucoup leur terreur. Elle se dirigea vers la cellule du jeune homme. À vue d’œil, il n’était même pas majeur.
-Quel âge as-tu? Grogna-t-elle entre les barreaux de la cellule.
-Dix-sept ans…murmura le jeune interpellé.
Glissant la main dans sa poche elle sortie la clé qu’elle avait dérobé à son patron et entra dans la cellule en saisissant l’une des deux armes de poing à sa ceinture.
-Tu sais qui je suis? Demanda Allison.
À l’extérieur, les policiers jurait en tentant d’ouvrir la porte. Allison se tourna vers la porte, elle tiendrait le coup. Elle reporta son attention sur sa cible qui se tenait maintenant devant elle. Il faisait signe que non frénétiquement, les yeux rivé sur l’arme.
-Je suis ta victime.
Elle avança l’arme lentement, se délectant de la peur du jeune homme et le colla dans la bouche du jeune homme.
-Je suis le résultat de ton attaque contre ChemCo. Je suis Rage.
Elle enleva le cran de sureté avec l’aide de son pouce.
-Tu vas payer pour le meurtre de deux agents de police, Michael Debrowski et Allison Rosdale.
Le jeune homme ferma les yeux et pissa dans son pantalon. L’odeur aigre de l’urine arriva aux narines de la jeune femme qui baissa les yeux vers l’entre-jambes du jeune homme.
- Avant de mourir, donne-moi le nom de tes complices.
Le jeune homme baragouina quelque chose, l’arme ne lui permettant pas de parler correctement. Allison retira son arme et le jeune homme ne se fit pas prier.
-Mario Rosetta et Daniel Moriarty.
Allison esquissa un sourire, avait obtenue ce qu’elle avait besoin. Elle remit l’arme en place et allait appuyer sur la détente, mais une force étrange lui retira l’arme qui alla flotter dans les airs deux mètres plus loin. Surprise, elle se retourna et vit un homme tout de noir vêtue, des vêtements de combat, tel un ninja qui se tenait là, le bras droit devant lui. Il avait une cagoule qui ne montrait que ses yeux bleus clair. Allison lâcha le jeune homme pour se concentré sur le nouvel arrivant. Elle était en colère. Qui était donc ce clown qui venait gâcher le moment. Comment osait-il s’interposé entre elle et le meurtrier de son collègue et partenaire.
-Ne crois-tu pas que tu as eu ce que tu voulais? Demanda le ninja avec un fort accent allemand.
-Non, il respire encore, répondit Allison sans émotion et s’avançant vers lui.

À suivre


29/07/2010
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