Le Multivers

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Eaquel 2: Ces femmes qui nous font perdre la tête 1er partie

Dans les ruelles sombres des bas quartiers de Chicago, une dizaine de prostituées était déjà postée à chaque coin. Il était déjà tard, et il n'y avait quasiment plus de voitures qui circulaient. Les seules voitures qui passaient dans ce coin ne venaient que pour voir ces femmes.
Le quartier était sale, avec des réverbères qui grésillait, des vieilles affiches collées sur des murs moisis avec des tagues dessus qui sont la plus part des symboles de gangs. Dans les petites ruelles, il volait dans l'air une odeur de pourri provenant des ordures débordant dans les poubelles.
Au coin d'une rue, une femme était postée, collée à un réverbère. Elle était d'origine porto-ricaine. Elle avait des cheveux mi-longs et était habillée de légers vêtements.
Elle regardait souvent autour d'elle pour voir si une voiture arrivait ou alors si une fille osait s'approcher de son coin.
Elle regarda sa montre et elle se dit qu'elle en avait fini pour aujourd'hui. C'était une bonne soirée, elle avait eu plusieurs clients.

- La soirée a vraiment été bonne, dit elle en s'en allant.

Elle devait passer par une ruelle, pas éclairée, pour atteindre son pauvre immeuble où elle vit.
Dans la ruelle, seul le bruit de ses talons se faisait entendre.
Au bout d'un moment, un autre bruit de pas se fit entendre. Cela venait de derrière elle. Elle se retourna mais ne vit rien. Elle accéléra alors le pas. L'autre personne accéléra aussi, on l'entendait grâce au tapotement.
Elle commença alors à courir, et tourna sur la droite au lieu de prendre la gauche et elle tomba sur un cul de sac. Elle se retourna et elle vit une grande ombre avec une hache dans la main.

- J'aime collectionner les beaux visages, dit l'homme.

La femme cria fort de sa voix aiguë. L'homme attaqua avec sa hache, le sang giclant sur tous les murs.

***


Le lendemain, tous les journaux locaux faisaient le même gros titre « 7e meurtre de prostituée ».
Dans son bureau, Yuhigi lisait le journal, la tasse de café fumant devant lui. Bien évidemment, il était concentré sur cette histoire de meurtre.

- C'est pas croyable. A chaque fois c'est des prostituées et à chaque fois la tête est manquante.

En tant que Yuhigi, il ne pouvait rien faire, mais même en tant qu'Eaquel il ne savait pas quoi faire, ce n'était pas lui le détective mais bien Shadow.
Seulement Yuhigi avait reçu un message de Shadow lui demandant de résoudre ce mystère car il était lui même occupé avec Colin.

- Il est marrant lui, j'ai pas un super génie ou je ne suis pas un traqueur né. Et je peux pas demander à Sam, elle risquerait de comprendre qui est qui.

Un homme entra dans le bureau. C'était Alex Connors qui venait pour lui apporter des bonnes nouvelles.

- Les journaux n'ont que des mauvaises nouvelles mais je pense que ce que je vais vous dire va vous rendre heureux.
- La plus belle femme du monde m'attends dans votre bureau.
- Non, je suis désolé mais j'ai épousé la plus belle femme du monde. De plus je ne crois pas que miss Harris aimerait entendre ça.

Yuhigi arbora un sourire. Alex était un ami de la famille depuis très longtemps, ce qui fait qu'ils ont une certaine complicité.

- Mais bon voilà, les actionnaires renoncent à la fermeture de l'usine.
- Très bien, mais je ne pense pas que ce soit tout, n'est ce pas ?
- Non, en fait en évitant cette fermeture, les recettes provenant de l'usine ont grimpé de 10%. On dirait que votre premier coup de poker a été gagnant.
- Je dirais notre coup de poker, vous m'avez été d'une grande aide.

Alex posa le dossier avec les chiffres sur le bureau et il s'en alla en le saluant. Yuhigi passa sa matinée à regarder les chiffres des autres secteurs de l'entrepris, et puis à 14h00 il décida de s'en aller.

A la morgue de la ville, le commissaire Harris avec l'inspecteur Moya était devant le corps de la dernière victime. Avec eux se trouvait le légiste.

- Nous avons bien affaire à la même personne. La manière d'opérer est la même, un coup par un objet tranchant directement au cou, mort direct sans souffrances.
- Avez-vous pu faire un portrait du criminel ? Demanda Moya
- Avec ces super hommes, je ne sais plus. Mais si c'est un homme normal, alors il doit être sacrement baraqué. Les blessures sont faites par une arme qui s'apparente à une hache.
- Pour le peu d'information que l'on a, aucun individu de ce genre n'a été vu, dit Moya en regardant ses notes.

Le légiste posa ses outils sur la table et il s'en alla avec Moya. L'inspecteur Harris quant à lui resta devant le reste du corps de la jeune fille. Au delà du meurtre, il voit une jeune femme qui a l'âge de sa fille et qui se prostituait déjà.

- Aucune personne ne mérite une telle vie ou un tel sort.
- Je suis d'accord avec vous, dit une voix masculine venant de derrière.

Le commissaire se retourna et Eaquel se trouvait là, le manteau de cuir rouge allant jusqu'au dessus des pieds, le fourreau de l'épée dépassant légèrement de la veste et un long masque de métal sur les yeux.

- Ne paniquez pas, dit Eaquel. Je sais que vous préfériez voir Shadow, mais il m'a demandé de le remplacer.
- Je n'ai aucune raison de paniquer.

Eaquel s'avança au niveau du commissaire. Les deux se mirent de façon à être devant le corps.

- Je n'aime pas voir mourir les jolies femmes, dit Eaquel. Avez-vous des informations utiles ?
- Si vous lisez le journal, vous savez tout ce que nous savons.
- Alors c'est moi qui vous apprendrez des choses.

Eaquel sortit de sous sa veste un dossier qu'il donna au commissaire. Sur le dossier, il y avait un loup brillant imprimé dessus. A l'intérieur il y avait des dépositions anonymes mais aussi des analyses des lieux et des corps.

- Où avez vous eu ça? Demanda le commissaire.
- Un ami commun. Il avait commencé à enquêter, mais il n'a pas pu aller loin à cause d'une autre affaire.
- Vous avez lu ce dossier?
- Bien évidemment. J'ai remarqué comme tout le monde qu'il ne s'attaque qu'aux prostituées et qu'à chaque fois la tête manque. Il ne fait pas vraiment de différence entre chaque fille, mais à chaque fois le crime est ciblé dans le bas quartier de la ville. Shadow approuve aussi l'idée que le criminel est un homme d'âge moyen, de grande taille et absolument normal. Il ajoute qu'il doit vivre dans le quartier.
- La police a du mal à faire des recherches dans ce quartier où tout le monde se méfie de nous.
- C'est pour cela qu'il m'a demandé d'intervenir, dit Eaquel. Ils n'ont pas confiance en la police mais ils auront peut être confiance en moi. Si vous pouviez agir, Shadow vous aurait tout envoyé, il croit en vous autant que vous croyez en lui.

Le commissaire qui avait tourné les pages vit que Shadow avait relevé des empreintes de pas dans de la boue, assez grandes et profondes.

- Et que comptez vous faire?
- J'attendrai la nuit. Je pense que les prostitués des environs en savent beaucoup plus que ce qu'elles vous font croire. Je vous tiens au courrant.
- Soyez prudent, même si vous avez des pouvoirs, cet homme n'aura absolument aucune pitié pour vous.
- Et je n'en n'aurai aucune, dit il en disparaissant dans une implosion de flammes.

Moya, qui était dans le couloir, avait vu le flash lumineux et s'était précipitée dans la pièce, mais seul le commissaire était là.

- Vous allez bien commissaire ?
- Très bien. On rentre au poste, on a un dossier à étudier.

Le soir arriva très vite. Il n'y a pas de lune cette nuit là. Les réverbères miteux s'allumèrent. Les prostituées commencèrent à s'agglutiner dans les rues.
Eaquel, posté sur le toit d'un des immeubles, regardait autour de lui s’il pouvait en trouver une qui avait l'air bizarre.
Les heures défilèrent, tout comme les clients. Parfois Yuhigi était abasourdi des gens qui venaient les voir.

- Quand je vois certains mecs, j'ai peur pour l'avenir de ce monde.

Soudain, à un coin de rue, Eaquel remarqua qu'une des prostituées avait un problème avec des hommes. Il y avait quatre mecs de type afro-américain, un était très bien habillé par rapport aux trois autres.

- Ce mec doit être un mac. Et bien sûr, aucune des filles autours d'eux ne va intervenir.

La fille était jeune, de type asiatique. Elle était vraiment à la merci de l'homme. Le mac la frappa au visage avec une énorme claque. Elle se retrouva par terre, la lèvre en sang.

- Tu me déçois beaucoup, tes résultats sont quasi nuls. Tu crois que je peux me permettre de garder une pute comme toi. Déjà que j'ai perdu la porto, maintenant je traine un poids mort.
- Je suis désolée.
- Je suis désolée, dit il de façon parodique. Tes excuses ne me donnent pas de l'argent. Et je pense que je dois mettre les pendules à l'heure.

Il claqua des doigts et les hommes de main s'avancèrent en rigolant. Le regard de la jeune fille affichait la terreur. L'un des hommes lança un coup de pied. La fille ferma les yeux. Le coup allait être porté quand Eaquel intervint et stoppa le coup de pied avec son pied droit. Il balança ensuite son direct du gauche qui propulsa le mec contre la voiture garée devant eux.

- Ce n'est pas bien, trois mecs et une tafiole contre une pauvre femme sans défense. Bravo.
- Qui tu traites de tafiole, connard, dit le mac.

Les deux hommes de côté foncèrent sur lui. Le premier balança son poing droit en avant. Eaquel se baissa légèrement pour esquiver. Il choppa les vêtements du mec et il le balança dans une des poubelles du coin.
Le deuxième arriva par derrière, Eaquel bondit en arrière pour le percuter et le stopper. Il donna un coup de coude en arrière au visage du mec qui se retrouva par terre, le nez en sang.
Il ne restait plus que le mac et Eaquel.

- Très bien, tafiole, tu vas m'écouter. Si tu t’approches encore d'elle à moins de 50m, je te crame la gueule, dit Eaquel la main en feu.
- D'accord, d'accord, ne me faites pas de mal, dit il en pissant dans son froc.

Eaquel le laissa tomber sur le cul. L'homme se releva et s'en alla en courant à pied. Eaquel alla vers la fille et il lui tendit sa main avec un gant en cuir rouge dessus.

- Je ne vous veux pas de mal, croyez moi.

La fille hésita, mais elle décida tout de même à prendre la main de Eaquel.
Eaquel s'approcha vite et il s'envola avec elle vite sur le toit. Il la posa doucement sur le sol.

- Pardonnez moi, mais c'est pour être au calme. Et ici personne ne peut nous voir. J'ai des questions à vous poser mais j'aimerais d'abord connaître votre nom.
- Aoï Nazaki, dit elle.
- Mais c'est japonais, comment vous en êtes arriver là, dit il surpris.
- J'ai été piégée par quelqu'un que j'aimais il y a quelque mois. Il m'a promis la grande vie aux Etats-Unis et en fait, il m'a vendu à ce mec.
- Je pense comprendre, dit il. Ecoutez, si vous m'aidez, je vous promets de vous aidez à sortir de là. Croyez moi, j'ai le bras long et je connais pas mal de monde. Je vous ferrai rentrer chez vous avec un travail.

La jeune fille hésita. Les quelques mois dans la rue l’avaient rendue méfiante. Mais elle savait qui était Eaquel, alors elle n'hésita pas.

- Très bien, je vous aiderai.
- Merci. Donc voilà, je pense que vous savez pour les meurtres commis actuellement ?
- Je sais, la dernière victime était une amie à moi. Elle m'a soutenu. J'ai été vraiment triste d'apprendre sa disparition.
- Alors peut être que vous allez vraiment pouvoir m'aider. Avez-vous vu un homme bizarre, assez grand et baraqué tourner autour de votre amie ?

Aoï regarda par terre, pour réfléchir. Soudain quelque chose lui vint à l'esprit.

- Oui, oui, elle m'en avait parlé. Un drôle de type lui tournait autour. Il n'était pas costaud, mais assez gros avec des grands pieds. Il devait avoir dans la trentaine et était couvert de boutons. Il était vraiment sale.
- Ça pourrait correspondre, les gros sont souvent forts. Et ça pourrait expliquer la profondeur de l'empreinte. As-tu des informations sur lui, un nom, une adresse.
- Je ne me rappelle pas.
- S'il vous plait, faites un effort, dit Eaquel en la prenant aux épaules.

La jeune fille était sous le charme du héros. Elle baissa la tête et elle se rappela d'un petit détail.

- Je me souviens d'un truc. Une fois il était venu dans une camionnette. Comme celle des bouchers. C'est tout ce que je sais.
- Merci, tout ce que vous m'avez dit m'a été très utile.
- Vous savez, elle et moi on s'était promis de s'enfuir prochainement. On voulait quitter cette vie. Elle sera morte en pute, dit-elle la larme à l'oeil.

Eaquel lui prit la larme du bout des doigts. Il ne trouvait pas les mots pour la consoler. Il la ramena en bas de l'immeuble. Il lui donna une adresse où elle devait se rendre. Puis Eaquel s'en alla.

- Je voudrais savoir, pourquoi être venu m'aider ? demanda t'elle.
- Je serais toujours là pour aider les jolies femmes, dit il en souriant.

Il s'en alla aussi vite. La jeune fille parti elle aussi, se dirigeant vers l'adresse que lui avait donné Eaquel.
Eaquel, sur le toit de l'immeuble, sortit son téléphone portable et il appela le commissaire Harris qui à cette heure là était chez lui.

- Commissaire, ici Eaquel. J'ai obtenu des informations d'une fille que j'envoie chez vous car je sais qu'elle sera aidée.
- Je ferai mon possible. Qu'avez vous appris ?
- Il semblerait que ce soit un homme dans la trentaine, assez énorme, des boutons plein la gueule. Il possède un camion frigorifique pour viande congelé. Je pense qu'il travail pour l'usine à l'extérieur de la ville, spécialiste dans la livraison de viande pour les épiceries et grandes surfaces.
- Je vais voir, patientez.

Le commissaire prit un autre téléphone et téléphona à Moya et il lui donna la description. Moya fit des recherches et elle tira quelqu’un.

- Nous avons quelque chose, dit Harris. Il s'appelle Steve Igins. Il correspond bien au portrait que vous avez fait et en plus il occupe le poste de livreur. Je vous envoie sa photo et ses coordonnées sur votre portable.

Toutes les informations arrivèrent sur son blackberry personnalisé, d'un niveau de technologie que l'iphone semble démodé à côté.

- Je vais aller voir chez lui, dit Eaquel, allez voir à son travail.
- Très bien, j'y vais.
- Attendez. Mais je voudrais savoir avant pourquoi vous êtes comme ça avec moi et surtout avec Shadow.
- La réponse est simple, vous êtes capable de faire des choses que nous sommes incapables de faire. Et je pense qu'ensemble nous travaillerons mieux que si nous étions en conflit.
- Merci, bon j'y vais.

Eaquel raccrocha comprenant que Shadow avait beaucoup de chance et que lui même avait beaucoup de chance de connaître tout ces gens.
Eaquel s'envola avec ses ailes de feu et il se dirigea vers l'appartement du mec. Il s'arrêta sur l'échelle de secours et, au niveau de l'étage du mec, il entra par la fenêtre. L'homme habitait bien dans les bas quartiers, non loin des lieux des crimes.
A l'intérieur, tout était sale, des cafards grouillaient partout et l'odeur de pourri volait dans la pièce. Il n'y avait personne à l'intérieur. Il marcha doucement dans l'appartement, évitant les déchets et vieilles boîtes de conserve.

- Le décor va avec la personne. C'est ignoble de vivre là-dedans.

Eaquel regarda autour de lui, il ne trouvait rien sauf dans la chambre du suspect où par terre il y avait des centaines de photos des victimes prises dans la rue avec des messages écris au feutre noir dessus.

- Je t'aime, déesse du plaisir, elle me fait vivre, lit Eaquel. Ce type est un malade à enfermer directement.

Eaquel continua ses fouilles. Il appela le commissaire sur son portable, lui donnant des informations sur ce qu'il trouvait ici. Il devait le tenir au courant, car lui même n'avait pas l'habitude de mener des enquêtes mais, celle là, elle lui tenait à cœur.

- J'ai trouvé des photos des victimes chez lui. C'est clair que c'est notre homme, mais il n'est pas chez lui.
- Et pas à son travail non plus. Cela fait plusieurs jours qu'il n'est pas venu.

Eaquel chercha, ouvrit toute les portes. Soudain il se retrouva devant une porte qu'il n'arrivait pas à ouvrir. Il dégaina son épée et il trancha la poignée, permettant à la porte de s'ouvrir toute seule.

- Je crois que j'ai trouvé quelque chose.

Eaquel chercha la lumière. Il l'alluma et se trouva devant une vision d'horreur, les têtes des sept victimes étaient placées là, sur un meuble comme des trophées, où chaque visage affiché une expression d'horreur.

- Commissaire, dit Eaquel dégoûté, j'ai trouvé le reste des femmes.



28/01/2010
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